La traversée de l'Atlantique n'était pas de tout repos pour les marins. Nourriture infecte, conditions d'hygiène minimales ou inexistantes, maladies étaient le lot quotidien de ceux qui partaient pour la grande aventure!
À l'aide des textes ci-dessous, remplis la page 26 de ton cahier vert. Tu peux mettre des mots-clés seulement! J'en ai souligné pour t'aider!
À BORD CE QUE L'ON MANGE
Ceux qui désirent s'embarquer pour les Amériques doivent se plier à un régime alimentaire un peu spécial. Les conditions de conservation des aliments limitent singulièrement le choix des denrées. Rien de périssable ne peut être utilisé sauf dans les premières heures du voyage. La nourriture de base est le biscuit du marin. Il résiste longtemps à la moisissure et il reste mangeable même lorsqu'il est un peu décomposé et souvent habité par les vers. On peut établir comme suite les provisions à apporter par un vaisseau transportant une soixantaine de personnes:
400 barriques d'eau, de vin ou de cidre
120 barriques de biscuits du marin
60 barils de lard ou de boeuf salé
Pour son périple autour du monde, Magellan avait stocké 21 380 livres de biscuits marins pour 240 hommes d'équipage. Il faut ajouter à cela une quantité variable de morue et de hareng séché ou salé; du raisin sec, de l'ail, des oignons, des haricots, des lentilles, du riz, de la farine, de l'huile d'olive, du sel, du poivre, de la moutarde et du vinaigre. En cours de route, par temps calme, il peut arriver qu'on ajoute au menu un peu de poisson ou quelques oiseaux abattus par chance. Parfois aussi, le capitaine loge à bord quelques animaux vivants: porcs, poules, qu'on abattra et mangera selon les besoins. Si le biscuit du marin vient à manquer, on peut en fabriquer à bord en pétrissant de la farine avec de l'eau de mer additionnée d'un quart d'eau douce.
CE QUE L'ON BOIT
De l'eau, évidemment. Il faut mettre en barrique la quantité d'eau douce à prévoir pour une traversée qui peut durer de un à trois mois. On a prévu aussi, pour le réconfort de l'équipage, des barriques de vin et de cidre. Ces breuvages se conservent mieux que l'eau. Tout est rationné, c'est-à-dire que la consommation par personne est limitée pour éviter de manquer de quoique ce soit. Les hommes de la mer ne connaissent pas de pire angoisse que celle de manquer d'eau douce. Ils se sentent heureux d'avoir de l'eau, même pourrie, pourvue qu'elle désaltère. En effet, après quelques semaines de fermentation, l'eau se brouille, devient épaisse et visqueuse et sent les oeufs pourris... Il semble que cette eau n'était pas dommageable pour la santé. Le vin et le cidre n'apparaissent qu'occasionnellement, quand les officiers et les marins sont à la limite de l'épuisement ou que les dernières barriques d'eau douce ont été mises en perce.
Sur les bateaux des explorateurs, les hommes d'équipage voient leur vie quotidienne se passer presque complètement sur le pont, où ils dorment tout habillés, prêts à répondre aux appels de manoeuvre. L'équipement est strictement limité. Les marins doivent se contenter d'un coffre par deux ou trois hommes, selon leur grade, alors que le capitaine et les officiers disposent de leur coffre personnel.
Pas de chaises ni de meubles sur les bateaux. Le lit est un mince matelas ou un hamac que l'on roule durant le jour et qu'on enferme dans un sac de toile, lequel sac servira de linceul si le propriétaire du matelas meurt en cours de route. Les marins ne se lavent presque jamais. Parfois, une voile est accrochée au niveau de l'eau et sert de bain et de protection contre les requins. Il n'y a pas de toilette. Les besoins se font directement à la mer ou dans des seaux qui seront ensuite vidés par-dessus bord. Les déchets et les cadavres sont aussi jetés à la mer.
L'entrepont, situé entre le pont supérieur et les soutes de la cale, n'a souvent que cinq pieds de hauteur. Il est éclairé et aéré par les sabords qu'on tient ouverts quand la température le permet. Par mauvais temps, il faut tout fermer, car l'eau salée entrerait dans le bateau! Dans ces cas, c'est l'obscurité complète; par crainte d'incendie, on ne permet qu'une lumière, celle qui éclaire le compas nous permettant de nous diriger.
Le temps est contrôlé par des sabliers. Quand l'homme de garde le tourne trop vite ou trop tard, l'horaire est mêlé... Il faut alors attendre le temps clair pour le corriger approximativement par la position des astres.
Le scorbut est fréquent dû au manque de vitamine C dans le régime alimentaire. Les soins médicaux sont rudimentaires.
Par beau temps, les voyageurs se reposent et s'amusent sur le pont: promenades, jeux, tatouages, chants, débats oratoires, etc. Les marins sont parfois en état d'ébriété et les batailles sont alors fréquentes. Sur les bateaux, c'est le capitaine qui gère la justice. Ceux qui sont pris à commettre des délits peuvent subir de graves punitions, par exemple, plusieurs coups de fouet. Aussi, on pouvait suspendre les criminels au mat pour les exposer au soleil brûlant. On les accrochait aussi à la traîne du bateau. Ils risquaient ainsi la mort par noyade...